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Au sud de la côte des blancs, Vertus se blottit contre les derniers contreforts de l’Ile-de-France, que l’on distingue nettement aux lieux-dits « La Pierre aux Corbeaux » et aux « Falloises ». C’est de là que l’on découvre la plaine de Champagne dominée par la butte-témoin du Mont-Aimé (240 mètres). Vertus est une ville très ancienne, dont le nom a été rapproché du latin Virtus désignant la « vertu » (la force virile) mais viendrait plutôt de celui d'un dieu gallo-romain, Virotus, assimilé à Apollon. |
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Au Moyen Âge, les Comtes de
Champagne dotèrent Vertus de plusieurs monastères : la
Collégiale St-Jean et les abbayes St-Sauveur, St-Martin (incendiée
en 1167 et reconstruite plus tard en dehors de l’enceinte de
la cité sous le nom de Notre-Dame). En 1080, on fortifia la ville
par une ceinture de remparts, dont les emplacements sont bien
visibles sur la photo ci-contre. (Photo IGN. Cliquez sur la photo pour l’agrandir) |
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La châtellenie de
Vertus faisait partie de la dot d’Isabelle de France (fille
de Jean le Bon). Ce roi ayant été fait prisonnier par les Anglais,
les habitants participèrent au paiement de la rançon réclamée pour
sa libération. En reconnaissance, il accorda à la Ville, en 1361,
des armoiries (« d’argent au cœur de gueules
traversé d’une flèche de sable ferrée au champ ») avec
la devise » VIVIT POST FUNERA VIRTUS » (qui
signifie : « le courage survit à la mort »). (La ville de Vertus est jumelée depuis le 18 juin 1966 avec la ville allemande de Bammental, près de Heidelberg.) |
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Cette petite ville connut de nombreuses épreuves pendant la Guerre de Cent Ans. Vertus sera une des dernières villes à résister devant les Anglais, qui n’hésiteront pas à la brûler en 1380. Elle fut également cruellement touchée lors de la dernière guerre mondiale. Mais elle sait toujours rester fidèle à sa devise et renaître de ses cendres. |
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La mairie, ancienne Maladrerie, devenue plus tard le siège de « l’Institution des Dames Régentes » est, avec l’église, l’un des deux édifices qui montrent l’importance qu’avait, autrefois, ce bourg champenois. |
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Le touriste est charmé par une magnifique ceinture de promenades ombragées à l’emplacement des anciens remparts, dont la porte Baudet reste le seul témoin.
La ville a vu naître Eustache Deschamps (1344-1404), l'un des poètes français les plus féconds de la fin du Moyen Âge. Disciple et parent de Guillaume de Machaut, célèbre par sa poésie historique et satirique, souvent hostile aux femmes, il est aussi un de nos premiers grands poètes lyriques. Préoccupé comme son maître de théorie poétique, il est l'auteur d'un Art de dictier et de fere chançons, ballades, virelais et rondeaux qu'on peut considérer comme un des premiers Arts poétiques en français, bien avant celui de Thomas Sébillet. |
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